Thursday, June 09, 2005

communications

Un soleil pâle dissipe les dernières nappes de brume matinale effilochée dans les prés calmes. Là-bas, à l’horizon, un point se déplace dans le chemin de terre. Un cycliste perdu dans ce paysage vallonné.

« Est-ce que c’est lui ?

-- Je sais pas, il est trop loin.

-- Passe-moi les jumelles papa, t’as une mauvaise vue.

-- Non, attends, je le vois plus, il est caché par la grange du père Mathieu. Ça y est, je le vois. Et puis alors, il appuie sur les pédales. Il en veut. OUI !!! C’EST LUI !!! Chui sûr qu’il vient cheu nous. Mais… ine t’aura point ».

Pierre Bordeaux posa les jumelles en tremblant, se tourna vers une photo jaunie fixée au mur. Une photo de première communion.

Depuis cette première communion, elle en fait des jaloux ma fille. Tout le monde n’a pas la chance comme moi d’avoir une fille intelligente, ravissante et sérieuse. Pas de fils pour reprendre la propriété d’accord, un seul enfant d’accord, une fille oui, mais… quelle fille ! Je ne laisserai pas Estelle aller avec n’importe qui. Et surtout pas avec le fils du maire. Ça fait assez longtemps que tu lui fais les yeux doux mon petit bonhomme. Mais attends un peu, c’est Estelle elle-même qui va t’éconduire.

« Allez mon cœur, appelle-le sur son portable. Dis-lui… Le voilà qui s’arrête…

-- Hervé, c’est moi, Estelle. Ne viens pas. Pas maintenant… Oui, il est là. Quoi ?…… Comment ça le POS.. ?.. On va être expropriés… ?! C’est ton père qui t’envoie ?.. Tu veux que je te le passe ? …Papa, c’est pour toi ! »

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